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Bonne lecture
L'édito de Quentin Baraja :
L’amour, c’est au moins des dizaines de chansons alsaciennes, des centaines de films, encore plus de livres. Et combien de magazines ? Désormais un de plus.
L’amour est un sentiment qui nous traverse, nous fascine, nous intrigue depuis des siècles. La littérature en est un témoin indémodable. Le mythe médiéval de Tristan et Iseut, la Renaissance et l’hédonisme chez Roméo et Juliette, l’amour moral dans Orgueil et préjugés, la New romance dans L’as de cœur ; auteurs et autrices continuent de mettre en regard le sentiment amoureux et l’ordre social de leur époque.
L’amour a beau relever de l’intimité, il s’inscrit dans un contexte sociétal. On ne jouit pas tous de l’amour de la même façon. L’inquiétude climatique, l’arrivée de nouvelles technologies, l’accroissement des inégalités sont des facteurs qui pèsent frocément sur notre capacité à exprimer nos sentiments. Lorsqu’on aime une personne du même genre, comment ne pas voir que le nombre d’infractions anti-LGBTQIA+ continue de grimper chaque année ?
L’amour se partage, et s’il est réciproque, peut déboucher sur une relation. Malgré la multiplication des nouvelles relations affectives, le couple monogame reste le modèle ultra dominant. Dans l’espoir d’une sécurité émotionnelle mais également économique et sociale, chacun s’abandonne à l’autre, au risque de s’abandonner tout court.
Commençons par ce que l’on n’a pas fait. En 48 pages, nous n’avons pas élucidé le mystère de l’amour. Nous n’avons pas concocté de philtre magique, ni choisi la meilleure glace pour se remettre d’une rupture. Mais nous avons rencontré des gens qui s’aiment. Celles et ceux qui s’aiment au supermarché ou à la salle de sport. Celles et ceux qui s’aiment malgré une frontière et une administration contre eux. Celles qui apprennent à aimer, ceux qui se sont battus pour. Il y a également ceux qui confondent relation consentie et obsession, ceux qui se servent des sentiments comme moyen de pression ou pour se remplir les poches.
Mais malgré les violences, les ruptures, les râteaux et les nombreux cœurs brisés chaque jour, on retrouve toujours la force de tomber amoureux. Parce que comme le dit le prêtre sexy de la série britannique Fleabag « L’amour, ce n’est pas pour les faibles. »
