Villes de la Ruhr : un inévitable déclin ?

Confronté à une baisse de la population, les villes de la Ruhr tentent d’enrayer le déclin à coups de grands projets urbanistiques et culturels.

Au centre de la région, la ville de Duisbourg perd ses habitants au rythme de 3000 personnes par an. Pendant les 16 dernières années, sa population a fondu de 537 000 habitants à 490 000. Des prévisions lui attribuent 450 000 habitants en 2020. Capitale européenne de l'acier, c'est la ville de la Ruhr qui a perdu le plus d'habitants ces dernières décennies et c'est encore elle qui devrait en perdre le plus à l'avenir. Le problème est aggravé par le départ de jeunes actifs qui provoque un vieillissement et un appauvrissement de la population. Il y a deux décennies, Duisbourg comptait parmi les villes aux revenus par habitants les plus élevés d'Allemagne, aujourd'hui elle cumule les problèmes sociaux et les espaces en friche. Les raisons de ce déclin démographique et social résident dans le recul de l'emploi dans l'industrie lourde et, par effet domino, dans la perte par la ville de son rôle de place commerciale régionale.

Pour tenter de remédier à la situation, la municipalité a initié une politique de grands travaux. En 2007, elle a confié à Norman Foster la création d’un nouveau plan d’urbanisme. La zone de l’ancien port fluvial est au centre des efforts afin de donner à la ville un accès au Rhin. Une première tranche est en travaux, une deuxième doit démarrer. Objectif : valoriser le patrimoine, transformer le port en quartier urbain et faire de Duisburg un pôle culturel. Bâtiment phare de cette rénovation : l’extension du musée Küppersmühle à la place d’un ancien silo à grain. Confié au bureau helvétique Herzog et Meuron, (opéra de Hambourg, stade olympique de Pékin, etc.) il rencontre d’immenses difficultés (surcoûts, retards, soucis techniques) au point qu’en juin le chantier à dû être arrêté.

Ce séminaire thématique se déroulera en décembre 2011.